Le vernissage de l’exposition « L’œil du connaisseur. Dessins de François-Georges Pariset (1904-1980) historien de l’art » se déroulera le 12 décembre à 15h00, au 4e étage de la bibliothèque municipale de Bordeaux.
Cette exposition complète l’ouvrage de Myriam Metayer et Adriana Sotropa, Dessiner, enseigner. François-Georges Pariset (1904-1980), historien de l’art au XXe siècle (Bordeaux, PUB, 2024) : https://pariset.hypotheses.org/5597. L’exposition dure jusqu’au 12 janvier 2025.
La soutenance de l’habilitation à diriger les recherches de Nicolas Meynen, maître de conférences en histoire de l’art contemporain à l’université de Toulouse Jean Jaurès, préparée sous la garantie du professeur Gilles Ragot, aura lieu le vendredi 22 novembre 2024 à 14 heures à l’université Bordeaux Montaigne, amphithéâtre de la Maison des Suds, Esplanade des Antilles, à Pessac. La soutenance est publique.
Le jury est composé de : Gilles Ragot, professeur en histoire de l’art contemporain à l’université Bordeaux Montaigne, garant de l’habilitation ; Valérie Nègre, professeure d’histoire des techniques, université Paris 1 Panthéon Sorbonne, rapporteur ; Jean Nayrolles, professeur d’histoire de l’art contemporain, université Toulouse Jean Jaurès, rapporteur ; Caroline Le Mao, professeure d’histoire moderne, université Bordeaux Montaigne ; Laurent Baridon, professeur d’histoire de l’art contemporain, université Lumière Lyon 2.
Résumé
La végétalisation des fortifications au moyen d’arbres, de haies, d’herbes et de gazons, est une pratique ancienne, disparue du paysage actuel, qui remonte en France au moins à Vauban (1633-1707). Une cinquantaine d’années après l’épanouissement du jardin français d’agrément à la fin de la Renaissance et surtout après la fin des Guerres de religion, apparaît sous sa plume, la mention de plantations par les militaires sur les fortifications, à savoir les ouvrages de défense. Dorénavant, parmi les éléments constitutifs du paysage de la fortification permanente des places de guerre terrestres ou côtières, tendent à se trouver des plantations sur les remparts bastionnés et les glacis dès lors que le sol est arable. Décidée et orchestrée par le corps du génie, organisée par le Ministre de la Guerre par deux tentatives en vain en 1795 et en 1833, leur présence n’a pas une trajectoire linéaire dans l’histoire de la fortification moderne et contemporaine, et pourtant leur figuration sur des relevés et sur des documents techniques de précision, indique qu’elles ne sont certainement pas là comme décorum mais en raison du rôle qu’elles ont joué principalement dans la défense passive. Peut-on parler d’un absolu idéal commun à toutes les places fortes de France ? Cette hypothèse vers laquelle tend la vision de certains ministres de la Guerre au XIXe siècle, s’avère plus nuancée et plus riche, en raison de la variété des besoins en termes de défense, d’économie, de disponibilité de bois, de salubrité, ouvrant sur des champs disciplinaires connexes, au premier abord insoupçonnés, qui n’ont pas pris en compte jusqu’ici l’existence des plantations sur les fortifications : l’histoire de la défense, l’histoire de la ville, l’histoire économique, l’histoire des paysages, l’histoire des jardins, l’histoire des techniques, l’histoire sociale et environnementale, ainsi que bien sûr l’histoire de l’art.
Si cette étude sur les plantations sur les fortifications permet de considérer la matérialité de la défense des places fortes dans son système complet, et de prendre en compte les arbres comme des acteurs de l’histoire, elle se double d’une recherche-action inédite à l’heure de l’intégration des espaces de nature urbaine. Situés au cœur des villes, ces anciens sites fortifiés devenus patrimoniaux, ont aujourd’hui un intérêt écologique évident comme le confirme l’histoire. Dans notre époque en lutte contre le réchauffement climatique, où la surenchère confère à la nature en ville des vertus toujours plus complexes, l’étude révèle le potentiel oublié qu’offrent les fortifications pour ébaucher une nouvelle forme de verdissement en cohérence avec le site et son passé défensif.
Sarah Crépieux-Duytsche soutiendra sa thèse de doctorat d’histoire de l’art moderne, intitulée Peindre les Muses, de l’allégorie à l’antonomase. Étude diachronique d’une iconographie au service des arts entre le XVe et le XVIIIe siècle, le 13 novembre 2024 à 14h00, dans la salle des thèses de la Maison de la Recherche (université de Bordeaux Montaigne, esplanade des Antilles, Pessac). La soutenance est publique.
Cette thèse a été menée sous la direction de Pascal Bertrand, professeur émérite en histoire de l’art moderne à l’université Bordeaux Montaigne (CRHA F.-G. Pariset UR 538).
Le jury est composé d’Estelle Leutrat, professeure en histoire de l’art moderne (université de Poitiers), d’Éric Francalanza, professeur des universités (université de Bretagne occidentale), de Laurence Riviale, maîtresse de conférences HDR en histoire de l’art moderne (université de Clermont Auvergne) et de Sabine du Crest, maîtresse de conférences HDR en histoire de l’art moderne (université de Bordeaux Montaigne).
Résumé
Entre le XVe et le XVIIIe siècle, les représentations en peinture des Muses allégoriques et antonomastiques composent par leur polysémie un discours sur la musique, la poésie, mais aussi les arts du disegno.
Les Fables des Muses survivent et parviennent transformées. Les peintres modernes s’inspirent ainsi d’un mythe enrichi par la théorie de la musique des sphères de Pythagore, par les relectures de Martianus Capella ou Fulgence, mais aussi par les muses amoureuses d’auteurs néolatins comme Dante ou Pétrarque. Les Muses incarnent alors les conceptions humanistes sur les arts.
L’objectif de cette thèse est de démontrer que la représentation des Muses en histoire de l’art relève d’une transposition artistique de leur définition poétique et musicale dans laquelle la peinture se trouve figurée. C’est par l’analyse comparative d’un large corpus à l’aide d’une typologie et au regard de la littérature poétique, musicale, philosophique et hermétique que sont décelés les significations et les enjeux symboliques relatifs à cette transposition. Une approche diachronique démontre la permanence de conceptions des Muses durant toute la période moderne.
Cette thèse établit ainsi que les filles de Mnémosyne sont des déesses de l’harmonie musicale, céleste et amoureuse. À la rencontre du De institutione musica de Boèce, du De gentilium deorum Imaginibus de Ludovico Lazzrelli ou de la pensée de néoplatoniciens comme Marsile Ficin, elles deviennent des créatures célestes qui vivent dans l’entre-deux-mondes. Dans cette sphère des idées, elles inspirent peintres et poètes afin d’élever l’Âme humaine vers Dieu par les arts et savoirs.
En outre, elles s’allégorisent tout comme leur Mouseîon, et se muent en patronnes de l’Art de la mémoire et du Disegno. Elles sont ainsi l’expression artistique du topos « Ut pictura poesis ». Il en va de même pour les muses antonomastiques ou « muses d’artistes » qui, semblables aux muses des poètes néolatins, accompagnent l’élaboration des œuvres. Les peintres s’entourent de Béatrice et de Laure qui participent activement à la création. Le rôle de ces muses charnelles, comme les autoportraits en Muse de peintresses, reflète alors la réappropriation par les artistes du concept de muse en tant que mythe de la peinture.
L’idée de ce cycle de conférences a progressivement émergé des discussions menées entre deux doctorants du CEMMC – Clément Ferrier et Clément Monseigne – et Laurent Houssais, directeur du centre de recherche en histoire de l’art F.-G. Pariset (CRHA). Stimulant les liens entre les doctorants et doctorantes de trois centres de recherche de l’université Bordeaux Montaigne – Ausonius, le CEMMC et le CRHA, trois unités qui s’intéressent de près au passé, de la préhistoire à l’époque contemporaine –, leur objectif est de valoriser les travaux des jeunes chercheurs auprès du grand public, dans le cadre du label SAPS (Sciences avec et pour la société) obtenu par l’université Bordeaux Montaigne. Ce premier cycle de conférences pluridisciplinaire se déroulera intégralement dans l’auditorium de la bibliothèque Mériadeck. Cette manifestation relaie et développe un cycle similaire, organisé en 2022-2023, mais uniquement par les doctorantes du CRHA.
5 novembre 2024, 18h00. Clément Monseigne (CEMMC) – Être soldat au siècle des Lumières
5 décembre 2024, 18h00. Julien Gravier (Ausonius) – La métallurgie du fer en Grèce antique
9 janvier 2025, 18h00. Manon Grégoire (CRHA F.-G. Pariset) – Les artistes bordelais sous la plume des salonnières au tournant du XXe siècle
4 février 2025, 18h00. Francesca Romana Posca (CRHA F.-G. Pariset) – Artistes italiennes : affirmation et présence sur la scène internationale (1870-1915)
25 février 2025, 18h00. Jean-Charles Daumy (CEMMC) – La noblesse et le progrès au XVIIIe siècle
4 mars 2025, 18h00. Inès Arnaud (CEMMC) – Des nobles en exil : l’émigration des Rohan durant la Révolution française
15 avril 2025, 18h00. Méganne Moulon (Ausonius) – La sculpture gréco-romaine, une production industrielle ?
24 avril 2025, 18h00. Pauline Anicet (CEMMC) – Vivre et survivre à la violence : le génocide en Biélorussie (1941-1944)
15 mai 2025, 18h00. Clément Ferrier (CEMMC) – L’extrême droite et sa propagande : la Belgique de l’entre-deux-guerres
10 juin 2025, 18h00. Alicia Pertoldi (CRHA F.-G. Pariset) – La diffusion de la culture architecturale bordelaise
