Rome et Paris en regard : transferts artistiques au cœur des capitales cosmopolites (1870-1918)

Appel à communication. Dès 1870, le Royaume d’Italie envisage une nouvelle politique culturelle où Rome regagnerait son rôle de centre artistique européen de premier plan. Pour accomplir cette ambition, les échanges avec Paris, « capitale du XIXe siècle » (W. Benjamin), s’intensifient.

Un dialogue constant entre les artistes et les institutions des deux capitales est soutenu par les séjours académiques, les déplacements professionnels, les voyages. La réalité de ces échanges se dévoile par exemples dans le séjour des Italiens à Paris (Antonio Mancini, Giuseppe De Nittis, Giovanni Boldini, Francesco Netti) ou la présence des Français à Rome (pensionnaires de la Villa Médicis). Ces interactions s’étendent aux artistes d’autres nations, résidants ou de passage dans les deux villes.

Avec ses académies et ateliers renommés, ses galeries d’art, ses Salons et ses expositions universelles et internationales, Paris offre une atmosphère libérale et cosmopolite qui permet aux artistes de divers horizons de se rencontrer, d’échanger, créant ainsi un terreau fertile pour amorcer et développer une carrière. Si la capitale française continue de séduire les artistes étrangers en leur offrant une visibilité inégalée et une reconnaissance auprès du public, des critiques et des collectionneurs, Rome tente de s’éloigner de son ancien système artistique pour se rapprocher de la modernité parisienne. Une démarche qui paraît paradoxale, pour un pays qui cherche à constituer sa propre identité artistique et nationale. Les artistes ne viennent plus seulement à Rome pour s’imprégner de son héritage antique et baroque, mais aussi pour s’intégrer à une communauté artistique internationale particulièrement dynamique. Les manifestations artistiques romaines se multiplient et se diversifient, attirant différentes catégories de publics et d’artistes (les représentants de l’Italie post-unitaire, les artistes étrangers vivant à Rome, artisti ecclesiastici, etc.). À l’instar de Paris, la figure du critique d’art acquiert à Rome une légitimité, capable d’exercer une influence décisive sur la carrière des artistes.

Pour saisir l’émergence de ce phénomène culturel, cette journée d’études propose d’étudier la construction des parcours artistiques entre 1870 et 1918 dans les deux centres culturels cosmopolites – la Rome des Savoie et le Paris de la Troisième République – à travers des voyages, des réseaux de sociabilité, des formations artistiques, des lieux d’expositions et des stratégies professionnelles, marqueurs des transferts artistiques. À cette occasion, nous souhaitons réunir des communications qui puissent explorer les pistes évoquées, voire en proposer d’autres dans une perspective de dialogue transdisciplinaire entre histoire de l’art, histoire culturelle, histoire des mentalités, histoire sociale, histoire des institutions, muséologie et sociologie.

Les réflexions des intervenants pourront s’inscrire dans un des quatre axes principaux :

  • Les lieux d’apprentissage : académies/ateliers, dépendance/indépendance académique, galeries et musées comme espaces de formation pour les artistes, bourses de voyage.
  • Les réseaux de sociabilité : relations et enjeux au sein de l’atelier, communautés artistiques et ateliers fondés sur les critères nationaux, religieux ou de genre, partisans des principes classiques/de la modernité, le Salon et les expositions des Sociétés d’art, artiste voyageur.
  • Les stratégies de carrière : reconnaissance professionnelle auprès du public romain/parisien, rôle des critiques d’art, être/devenir un artiste parisien/romain, intégrer une collection publique ou privée à Paris/Rome, recevoir des commandes privées/publiques à Paris/Rome.
  • Le cadre des expositions internationales et universelles : caractère national et international, présenter son pays/sa foi, tension entre modernisme et historicisme, école nationale, réception critique.

La journée d’études se tiendra le 11 avril 2025 à l’Institut national d’histoire de l’art à Paris. Elle s’adresse aux étudiants du troisième cycle (futurs conservateurs, doctorants), jeunes docteurs et post-doctorants. Les propositions sont acceptées en trois langues : français, italien et anglais (1500-2000 signes, espaces compris). Elles doivent être accompagnées d’une courte biographie (1500 signes maximum, espaces compris) et envoyées avant le 6 janvier 2025 inclus à l’adresse suivante : romeparisXIX@gmail.com

Pour télécharger l’appel : 2025 Rome et Paris en regard

Comité d’organisation

Victoria Arzhaeva, doctorante en Histoire de l’art contemporain, École Pratique des Hautes Études – Paris Sciences & Lettres (Histara)

Francesca Romana Posca, doctorante contractuelle en Histoire de l’art contemporain, Université Bordeaux Montaigne (Centre de recherches en histoire de l’art – F.-G. Pariset – UR 538), Università degli Studi Roma Tre (Dipartimento di Studi Umanistici)

Comité scientifique

Alain Bonnet, professeur émérite en Histoire de l’art contemporain, Université de Bourgogne (Laboratoire Interdisciplinaire de Recherches « Sociétés, Sensibilités, Soin » – UMR CNRS 7366)

Giovanna Capitelli, professeure en Muséologie, Università degli Studi Roma Tre (Dipartimento di Studi Umanistici) 

Laura Iamurri, professeure en Histoire de l’art contemporain, Università degli Studi Roma Tre (Dipartimento di Studi Umanistici) 

Marion Lagrange, maîtresse de conférences en Histoire de l’art contemporain, Université Bordeaux Montaigne (Centre de recherches en histoire de l’art – F.-G. Pariset – UR 538)

Isabelle Saint-Martin, directrice d’études en Arts visuels et christianisme (XIXe – XXIe siècles), École Pratique des Hautes Études – Paris Sciences & Lettres (Histara)

Bibliographie indicative

BENJAMIN Walter, Paris, capitale du XIXe siècle. Livre des passages, trad. de l’allemand par Jean Lacoste, Paris, Le Cerf, 1989.

BOUILLON Jean-Paul, DUBREUIL-BLONDIN Nicole et alii (éd.), La promenade du critique influent : anthologie de la critique d’art en France, 18501900, Paris, Hazan, 2010 (rééd.).

BONFAIT Olivier (dir.), Maestà di Roma. Da Napoleone all’unità d’Italia : da Ingres a Degas, artisti francesi a Roma, cat. exp. (Rome, Académie de France à Rome-Villa Médicis, 7 mars – 29 juin 2003), Milan, Mondadori Electa, 2003.

BONNET Alain, LAVIE Juliette et alii (dir.), Art et transmission : l’atelier du XIXe au XXIe siècle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. Art & société, 2014.

BONNET Alain, L’Artiste itinérant – Le Prix du Salon et les bourses de voyage décernés par l’État français aux expositions annuelles des artistes vivants, Paris, Mare & Martin, 2016.

BONNET Alain et DRUGEON Fanny (dir.), Passages à Paris : artistes étrangers à Paris de la fin du XIXe à nos jours, Paris, Mare & Martin, 2024.

CHARLE Christophe et ROCHE Daniel (dir.), Capitales culturelles, capitales symboliques, Paris, Éditions de la Sorbonne, 2002.

CHARLE Christophe (dir.), Le temps des capitales culturelles XVIIIeXXe siècles, Seyssel, Champ Vallon, 2009.

LAGRANGE Marion, Les Peintres italiens en quête d’identité (Paris, 1855-1909), Paris, CTHS-INHA, 2010.

LAMBERTI Maria Mimita, « Le mostre d’arte in Italia : gli studi recenti ed alcuni esempi », dans HANSMANN Martina et SEIDEL Max (dir.), Pittura italiana nell’Ottocento, Venise, Marsilio, 2005, p. 179–198.

LOBSTEIN Dominique, Les Salons au XIXe siècle. Paris, capitale des arts, Paris, La Martinière, 2006.

MONTANI Giovanna, La Società degli Amatori e Cultori delle Belle Arti in Roma. 1829-1883, thèse de doctorat, Università degli Studi Roma Tre, CINELLI Barbara (dir.), 2007.

PESCI Flavia, PIRANI Federica et RAIMONDI Gloria (dir.), Roma. Nascita di una capitale : 1870 – 1915, cat. exp. (Rome, Museo di Roma, Palazzo Braschi, 4 mai 26 septembre 2021), Rome, De Luca Editori d’Arte, 2021.

PIANTONI Gianna et PINGEOT Anne (dir.), Italies : 1880-1910. L’art italien à l’épreuve de la modernité, cat. exp. (Rome, Galleria Nazionale d’Arte Moderna e Contemporanea, 22 décembre 2000 – 11 mars 2001 ; Paris, Musée d’Orsay, 9 avril – 15 juillet 2001), Turin – Londres, Società editrice Umberto Allemandi ; Paris, RMN, 2001.

PICONE PETRUSA Mariantonietta, PESSOLANO Maria Raffaela et BIANCO Assunta, Le grandi esposizioni in Italia 1861-1911: la competizione culturale con l’Europa e la ricerca dello stile nazionale, Naples, Liguori, 1988. 

POULOT Dominique, PIRE Jean-Miguel et BONNET Alain (dir.), L’Éducation artistique en France. Du modèle classique et scolaire aux pratiques actuelles. XVIIIe-XIXe siècles, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. Art & société, 2010.

SUSINNO Stefano (progetto), PINTO Sandra et alii (dir.), Maestà di Roma. Da Napoleone all’unità d’Italia : universale ed eterna, capitale delle arti, cat. exp. (Rome, Scuderie del Quirinale, Galleria Nazionale d’Arte Moderna e Contemporanea, 7 mars – 29 juin 2003), Milan, Mondadori Electa, 2003

Patrimoines sportifs. Villes & patrimoines

Journées d’étude.  Cette manifestation scientifique – co-organisée par Sylvain Schoonbaert, chef de projets, direction de l’urbanisme, Bordeaux Métropole, et Nina Mansion-Prud’homme, maîtresse de conférences, École nationale supérieure d’architecture de Toulouse – se tiendra à Bordeaux, à la maison des sciences de l’homme, salle Jean Borde, les 17 et 18 octobre 2024.

Pour télécharger le programme : 2024 Patrimoines sportifs

 

JEUDI 17 OCTOBRE

9h00. Café d’accueil

9h30. Mots d’accueil : Alexandre Péraud, Président de l’université Bordeaux Montaigne, ou son représentant ; Christine Bost, Présidente de Bordeaux Métropole ou son représentant ; Pierre Hurmic, Maire de Bordeaux ou son représentant

PREMIÈRE SESSION : INVENTORIER & RESTAURER

10h00. Présidence : Manuel Lalanne, conservateur de la CRMH, Direction régionale des affaires culturelles Nouvelle-Aquitaine ; modération : Gilles Ragot, professeur émérite, université Bordeaux Montaigne

10h15. Christophe Bourel Le Guilloux, Conservateur régional des Monuments historiques – Les équipements sportifs en Nouvelle-Aquitaine : protéger et autoriser, un jeu d’équilibre pour la Conservation régionale des monuments historiques 

10h35. Jade Berger, architecte, maîtresse de conférences associée, doctorante – L’architecture contemporaine remarquable du sport dans le Grand Est : formations et transformations. Retours sur les enjeux méthodologiques et les perspectives offertes par le label ACR. 

10h55. Discussions, échanges, pause

11h15. Éric Claverie, maître de conférences en Staps, historien du sport, agrégé d’EPS – La réhabilitation de l’établissement « Les Bains » de Bègles : enjeux d’un processus de patrimonialisation

11h35. Claude Laroche, chercheur de l’Inventaire général du patrimoine culturel – Quand la sauvegarde patrimoniale vient à la rescousse d’une discipline sportive : la préservation des piscines Judaïque et Galin à Bordeaux 

11h55. André Suchet, maître de conférences HDR, université de Bordeaux, faculté des STAPS, LACES (EA 7437) – Les frontons de pelote basque abandonnés dans l’agglomération bordelaise. Des friches sportives entre mémoire et patrimoine

12h15. Discussion, échanges

12h30. Buffet déjeunatoire sur site

DEUXIÈME SESSION : STADES & VILLES

14h00. Présidence : Julien Sorez, maître de conférences en histoire du sport, université Paris Nanterre ; modération : Constance Ringon, maîtresse de conférences en HCA, ENSA Toulouse

14h15. Marc Demailly, écrivain spécialiste de l’architecture et de l’urbanisme – Les stades : catalyseurs de régénération urbaine et enjeux d’intégration architecturale et paysagère.

14h35. Florian Grollimund, technicien inventaire du patrimoine Bordeaux Métropole – Un stade disparu et oublié : le premier parc des sports de Lescure à Bordeaux

14h55. Cécile Devos, attachée de conservation du patrimoine à Pau et docteur en histoire de l’art et archéologie – Pau « Reine des sports », stades et terrains de jeux comme levier de développement urbain

15h15. Discussion, échanges, pause

15h45. Florence Rinaldo, doctorante Sorbonne Université – Une cité dans la cité : la construction du stade Charléty par Henri et Bruno Gaudin

16h05. Manon Espinasse, doctorante, architecte et urbaniste / CIFRE Bordeaux Métropole – La plaine des sports de Bordeaux Nord, d’un territoire d’expansion urbaine à un territoire d’entrée métropolitaine

16h25. Fabien Bellat, docteur en histoire de l’architecture, chercheur EVCAU, ENSA Paris-Val de Seine – Stades soviétiques : une culture massive du sport, un patrimoine menacé

17h00. Discussion, échanges

17h20. Stéphanie Vincent, présentation des éditions un@

17h30. Franck Delorme, présentation de l’ouvrage Les sports en France de l’Antiquité à nos jours : Une histoire, un patrimoine

 

VENDREDI 18 OCTOBRE

9h00. Café d’accueil

9h30. Mots d’accueil : Sandro Landi, directeur de la Maison des sciences de l’Homme, Bordeaux ; Laurent Houssais, directeur du centre de recherches en histoire de l’art François-Georges Pariset (UMR 538) ; Nathalie Bouchain, directrice de l’urbanisme, Bordeaux Métropole

TROISIÈME SESSION : GESTION & VALORISATION DU PATRIMOINE SPORTIF

10h00. Présidence : Franck Delorme, attaché de conservation à la Cité de l’architecture et du patrimoine ; modération : Sylvain Schoonbaert, chef de projets, direction de l’urbanisme Bordeaux Métropole 

10h30. Benjamin Delaunay, architecte et doctorant – Le plastique : une réponse pour l’éclairage des édifices sportifs des Trente Glorieuses

10h50. Damien Bruneau, agrégé de géographie et chargé de cours Rennes 2 – Bien situés, mal protégés : la patrimonialisation contrariée des hippodromes français

11h10. Discussions, échanges, pause

11h30. Manon Lurettigh, diplôme de master en histoire – L’histoire des hippodromes en France au XIXe siècle : logique d’établissement et travail de conservation

11h50. Jean-François Loudcher, professeur des universités (STAPS), université de Bordeaux (LACES EA 7437) ; Éric Claverie, maître de conférences en histoire du sport, université de Bordeaux (LACES EA 7437) ; Serge Vaucelle, maître de conférences HDR, université Toulouse III (CreSco UR 7419) – Élaborer des Routes culturelles du sport dans le sud-ouest : de l’héritage au patrimoine – réflexions, état et perspectives

12h20. Discussions, échanges

12h30. En guise de conclusion : Franck Delorme, attaché de conservation à la Cité de l’architecture et du patrimoine

12h40. Buffet déjeunatoire sur site

14h30. Visite de la piscine Galin, 80 rue Galin 33 100 Bordeaux (arrêt tram A Galin) avec Claude Laroche et l’atelier Ferret architectures (sur inscription)